Ce projet a été co-construit avec le Conseil départemental de la Haute-Garonne en réponse à un appel à projet de la CNSA. Le département s’interroge alors sur l’inclusion des enfants polyhandicapés lourds, et sur la réalité et leurs effets des rencontres avec des enfants typiques (ordinaires) organisées par divers acteurs du territoire. Une maison de l’inclusion est mentionnée comme une possible voie pour matérialiser un nouvel espace d’inclusion.

Ce projet a été construit de la façon suivante…

Une première phase de veille nous a permis d’appréhender le sujet, mais également d’organiser une expédition apprenante à Milan. L’expérience italienne portée par Basaglia dans les années 70s, sur l’inclusion des “fous” dans la société, et la création de lieux atypiques comme le café Basaglia. S’inspirer d’autres approches et de voir ce qui peut-être transposable sur le projet est pertinent et évite de réinventer ce qui existe déjà.

Cette phase a été complétée par la rencontre et l’entretien de 10 acteurs agissant sur le territoire. Nous souhaitions mieux les connaître et appréhender les actions qu’ils avaient mises en oeuvre et leurs effets. Il était primordial de les intégrer dans cette nouvelle démarche et de ne pas rééditer quelque chose qui était déjà en place.

Un atelier de codesign a ensuite été organisé avec tous les acteurs rencontrés pour synthétiser ensemble un bilan et des axes de travail nouveaux ou existants, à poursuivre ou à faire évoluer.

Une seconde phase, qui intégrait Jésus Miranda-Noriega (anthropologue), avait pour objectif de rencontrer 18 parents d’enfants polyhandicapés lourds pour comprendre leur quotidien et identifier leurs contraintes, leurs opportunités et leurs limites, des pistes d’actions…

Après un premier rapport conséquent, 3 ateliers de codesign ont été menés avec les parents d’enfants typiques et atypiques et avec les professionnels du territoire. Petit à petit, l’idée de repenser les déterminants de ce que pourrait ou devrait être une activité inclusive s’impose. Et la suite de ces ateliers, nous “designons” une activité inclusive basée sur les résultats des ateliers : un atelier photo

Cet atelier photo se déroule sur 4 séances. Il intègre un photographe et animateur d’ateliers photo (ce qui permet d’observer comment une personne compétente dans son domaine agit et réagit avec ce double public). C’est également l’occasion d’expérimenter l’impact de l’aménagement de l’espace et la mise à distance des parents lors de l’activité. Plusieurs scénarios d’aménagements seront testés. De plus, un dessinateur auteur de bande dessinée, Grégory Réti, observe l’atelier pour créer une bande dessinée, dont l’objectif sera de retranscrire cette expérimentation et de créer un outil de sensibilisation auprès des publics typiques (ordinaires).

Ce projet a permis la création d’une bande dessinée de sensibilisation et la rédaction d’un premier guide méthodologique regroupant tous les éléments à intégrer lors de la création d’une activité dite inclusive.

Nous remercions Maxime Dollé et Pierre Suc-Mella du Conseil départemental de la Haute-Garonne pour leur accompagnement et mise à disposition des ressources nécessaires au bon déroulement de ce projet.