Lors d’une étude pour l’ADEME (2010), en collaboration avec le Grand Lyon (ex-communauté urbaine de la ville de Lyon, nous avions proposé un projet en trois phases.

La première était une veille croisée :

• des aspects juridiques, réglementaires et normatifs du déchet (par Thierry Vayssière)
• de l’histoire du déchet depuis la préhistoire
• des aspects marketing liés aux déchets (par Marie-Marguerite Gabillard) de la sociologie du déchet par Jesus Miranda-Noriega, anthropologue; Jérôme Michalon et Aurélie Dumain, sociologues)

Elle a permis notamment de constater que la “société du déchet était régie par les lois et la réglementation, et que les pratiques et comportements “historiques” de gestion des déchets pouvaient se maintenir dans le temps alors même que la nature des déchets avait changé.

La seconde étape, menée par les sociologues et l’anthropologue, a interrogé les citoyens et leurs pratiques de tri des déchets. Les citoyens habitaient les zones urbaines, péri-urbaines et semi-rurales du territoire. Cette étape a permis de conclure au fait que le tri des déchets pouvaient être considéré comme “un projet” par les citoyens et qu’un certain nombre de profils type de comportement pouvait se dégager. Le tri pour des motivations écologiques n’était représenté que par un seul profil, les autres profils étant basés sur des motivations autres (organisation de l’espace, hygiène, respect des lois, etc.). Il n’y avait pas de bons ou de mauvais trieurs, seulement des trieurs qui pratiquent le tri en lien avec un projet personnel de tri, pouvant s’écarter du référentiel promu par les institutions et les collectivités, mais qui n’est pas dénué de logiques intéressantes et innovantes.

La troisième étape à consister à créer sur la base des profils sociologiques des persona/profils utilisables par le design et d’identifier, du point de vue esthétique, fonctionnel et ergonomique, des attributs de design pouvant concourir à répondre aux besoins et attentes de ses profils, ou faire évoluer leur pratiques vers plus de tri.